La légalisation de la marijuana au Canada offre un plan pour les États-Unis.
On novembre 15, 2021 by adminLorsque le Canada a légalisé le cannabis l’automne dernier, le pays a commencé à tracer un chemin que les États-Unis devraient un jour suivre. Il y a beaucoup à imiter dans l’approche du gouvernement canadien en matière de légalisation, et quelques choses à éviter, mais le fait d’avoir légalisé la marijuana à une si grande échelle si près de chez soi aura sans aucun doute un effet profond sur le traitement futur de la question par l’Amérique.
La marijuana médicale ou récréative est maintenant légale dans 33 États américains, même si sa possession ou son utilisation est illégale en vertu de la loi fédérale. C’est une situation intenable que des personnes pratiquant une activité désormais légale dans 60 % du pays violent la loi fédérale. Cette situation est problématique pour les consommateurs de marijuana, ainsi que pour l’industrie du cannabis. Et même si un marché prend forme pour soutenir l’utilisation de la marijuana médicale et récréative, il s’avère être un effort guindé au mieux.
Les banques nationales hésitent à s’impliquer, ce qui signifie que les entreprises de cannabis luttent pour obtenir des prêts et des lignes de crédit. Cela complique également le crédit-bail, les contrats, les assurances, les services bancaires, les impôts sur le revenu, et plus encore. Et au-delà de tout cela, les cultivateurs, les dispensaires et les autres participants potentiels de l’industrie doivent être prêts à commettre quotidiennement des délits fédéraux, s’exposant ainsi à des risques tels que des amendes élevées, la confiscation et des peines de prison.
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Je ne peux pas imaginer que le pays continue sur une voie où une nouvelle industrie florissante est notamment contrainte et où un pourcentage croissant du pays suit la loi et la viole en même temps.
Le Canada est seulement le deuxième pays au monde, après l’Uruguay, à légaliser la marijuana récréative. Son adoption de la loi sur le cannabis a créé un modèle que les États-Unis pourraient suivre. Cela nous place également dans une position privilégiée pour observer les forces et les faiblesses des efforts de légalisation d’un grand pays et adapter notre propre approche en conséquence. Si le déploiement du Canada continue de se dérouler sans catastrophe majeure, les législateurs américains qui font pression pour une réforme fédérale auront un modèle crédible à utiliser pour informer leurs conversations.
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Le Congrès pourrait aborder certains de ces problèmes en abrogeant l’interdiction fédérale en ce qui concerne les comportements autorisés par la loi de l’État. Mais une solution plus globale comme celle adoptée par le Canada s’avérerait la plus bénéfique pour toutes les parties, notre gouvernement inclus.
Ce qui fonctionne jusqu’à présent
Le gouvernement canadien a pris le temps de réunir un groupe de travail fédéral pour aider à élaborer un projet de loi qui a anticipé et abordé de nombreux problèmes qui pourraient résulter de la légalisation. La législation est profonde et complète, mais parvient à laisser la majorité des décisions réglementaires – telles que les endroits où le cannabis peut être vendu et consommé – entre les mains de ses provinces, une approche que je crois que les États-Unis voudront imiter.
En vertu de la loi sur le cannabis, les provinces canadiennes conservent la capacité d’interdire l’usage récréatif, un scénario qui devrait être attrayant pour les États américains les plus conservateurs. Mais les résidents des provinces qui interdisent l’usage récréatif peuvent toujours commander du cannabis en ligne sur un site Web géré par le gouvernement. Cela élimine la nécessité d’acheter des drogues illégales, même dans les régions qui ne sont pas prêtes à approuver l’usage récréatif de la marijuana. Une approche comme celle du Canada, qui permet aux États de rester fidèles à leurs valeurs, a également les meilleures chances de persévérer malgré un gouvernement divisé.
Un autre argument de vente du modèle canadien est l’institution de taxes modestes sur la marijuana. Celles-ci permettent non seulement de générer des revenus, mais aussi de déplacer le marché noir. Le gouvernement national impose une taxe d’accise de 10 % ou de 1 $ canadien par gramme, selon le montant le plus élevé, et donne aux provinces 75 % des recettes. Cette taxe s’ajoute aux taxes de vente, qui varient de 5 à 15 %. Ces taxes sont encore inférieures à celles de la Californie, où des taxes plus élevées ont fait que la marijuana légale coûte environ 77 % de plus que le cannabis vendu par des dealers non autorisés. C’est également le cas dans d’autres États américains où les taxes sont élevées : Le prix de la marijuana légale est en train de disparaître du marché.
Un autre facteur qui pousse les individus vers le marché noir est l’âge minimum pour acheter de la marijuana. Celui du Canada est fixé à 18 ans, alors que dans les 10 États américains qui ont légalisé l’usage récréatif, l’âge d’achat est de 21 ans. Cela signifie que les 38 % de collégiens qui consomment de la marijuana (en 2017) doivent continuer à le faire illégalement.
Si les États-Unis veulent vraiment bénéficier de la légalisation, ils devront prendre des mesures similaires pour étouffer leur marché noir comme l’a fait le Canada.
Le gouvernement canadien scelle également les dossiers de condamnation des consommateurs de marijuana qui ont été inculpés pour des crimes qui sont depuis devenus légaux, sans frais ni période d’attente. C’est un énorme avantage pour ceux qui ont été pris dans une « guerre contre la drogue » inefficace et longue de plusieurs décennies. »
Ce qui doit encore être travaillé
Bien que l’approche du Canada ait été massivement approfondie et positive, des changements aussi importants ont forcément quelques couacs à régler. Plus nous serons en mesure d’observer la transition, plus nous en apprendrons, mais il y a quelques leçons immédiates que nous pouvons tirer des efforts du Canada jusqu’à présent.
La première est l’échec du pays à aborder ce qu’il faut faire avec les personnes qui sont actuellement incarcérées pour des crimes de possession qui sont depuis devenus légaux. Alors que le pays travaille activement pour aider les citoyens qui ont déjà purgé leur peine, ceux qui restent en prison ont également besoin d’aide.
Les critiques ont noté que les lois canadiennes strictes sur l’emballage, qui exigent que les entreprises utilisent des emballages simples et réglementent la taille, les styles et les couleurs des polices, ont rendu plus difficile pour les marques et les fournisseurs d’articuler clairement comment les produits diffèrent et de recommander les meilleures souches et doses aux utilisateurs. Ces lois partent d’une bonne intention, puisqu’elles visent à empêcher les entreprises de commercialiser leurs produits auprès des enfants. Mais des produits mal marqués font qu’il est plus difficile pour les acheteurs d’identifier les produits les plus susceptibles de répondre à leurs besoins.
Et bien que le Canada ait fait un travail phénoménal en structurant un programme qui écarte la concurrence illégale, les vendeurs de drogue sans licence ne se rendent pas sans combattre. Les vendeurs de cannabis illégaux au Canada ont réagi à la légalisation en baissant leurs prix pour être plus compétitifs. Il sera intéressant de voir comment le pays abordera cette question.
Voir l’avenir
Bien que le Canada ait encore des problèmes à régler, le déploiement de sa légalisation de la marijuana s’est fait en douceur. Elle a suscité l’enthousiasme dans tout le pays, ainsi qu’au sein de la communauté des investisseurs américains. Après la légalisation, les investissements américains ont commencé à affluer vers les producteurs, les détaillants et les technologies de culture de la marijuana au Canada. Le fait que le Canada ait légalisé le cannabis avant les États-Unis donnera à ce pays une longueur d’avance sur le marché du cannabis, laissant les États-Unis rattraper le temps perdu si et quand le cannabis sera légalisé au niveau national. Les entreprises canadiennes investissent déjà sur le marché américain et cherchent à obtenir des licences pour des produits américains. Elles ont les meilleures chances de constituer les plus grands portefeuilles d’entreprises. Il y a également des spéculations selon lesquelles le Canada pourrait mettre en place une activité d’exportation lucrative pour les autres pays qui ont légalisé l’usage médical du cannabis.
Les États-Unis ont beaucoup à gagner s’ils décident de suivre les traces du Canada. Ils pourraient éliminer les coûts d’incarcération des citoyens pour quelque chose que 33 États disent maintenant être légal, chasser un marché noir, et donner aux gens plus de sécurité et de transparence dans l’achat de cannabis. En légalisant le cannabis, le Canada reconnaît qu’il n’est pas utile de lutter contre des citoyens qui ne commettent pas d’actes violents ou ne font pas de mal à autrui. C’est un changement de paradigme dont d’autres pays, comme les États-Unis, devraient s’inspirer.
Lyle Hauser est le fondateur et le PDG de The Vantage Group, une société de capital-investissement basée en Floride et un cabinet de conseil en affaires spécialisé qui sert les entreprises en phase de démarrage, y compris les entreprises de cannabis et de technologie du cannabis.
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