Hernán Cortés
On novembre 4, 2021 by adminL’expédition au Mexique
Quand Cortés appareille finalement pour la côte du Yucatán le 18 février 1519, il a 11 navires, 508 soldats, environ 100 marins, et – le plus important – 16 chevaux. En mars 1519, il débarque à Tabasco, où il reste un certain temps afin d’obtenir des renseignements auprès des Indiens locaux. Il les conquiert et reçoit des cadeaux de leur part, dont 20 femmes, dont l’une, Marina (« Malinche »), devient sa maîtresse et son interprète et lui donne un fils, Martín. Cortés navigue vers un autre endroit de la côte sud-est du Mexique et fonde Veracruz, principalement pour se faire élire capitaine général et juge en chef par ses soldats en tant que citoyens, et ainsi se défaire de l’autorité de Velázquez. Sur le continent, Cortés fit ce qu’aucun autre chef d’expédition n’avait fait : il exerça et disciplina son armée, la soudant en une force cohésive. Mais l’expression ultime de sa détermination à faire face à la désaffection se produit lorsqu’il coule ses navires. Par cette seule action, il s’est engagé, avec toute sa force, à survivre par la conquête.
Cortés se dirige alors vers l’intérieur du Mexique, s’appuyant tantôt sur la force, tantôt sur l’amabilité envers les peuples indiens locaux, mais toujours en veillant à limiter au strict minimum les conflits avec eux. La clé des conquêtes ultérieures de Cortés réside dans la crise politique au sein de l’empire aztèque ; les Aztèques étaient très mal vus par de nombreux peuples sujets qui devaient leur payer un tribut. La capacité de Cortés à diriger n’est nulle part plus évidente que dans sa compréhension rapide de la situation – une compréhension qui devait finalement lui donner plus de 200 000 alliés indiens. La nation de Tlaxcala, par exemple, qui était en état de guerre chronique avec Montezuma II, souverain de l’empire aztèque du Mexique, résista d’abord à Cortés mais devint son plus fidèle allié. Rejetant toutes les menaces et les flatteries de Montezuma pour l’éloigner de Tenochtitlán ou Mexico, la capitale (reconstruite sous le nom de Mexico après 1521), Cortés entre dans la ville le 8 novembre 1519, avec sa petite force espagnole et seulement 1 000 Tlaxcaltèques. Conformément aux coutumes diplomatiques du Mexique, Montezuma le reçoit avec beaucoup d’honneur. Cortés décide bientôt de s’emparer de Montezuma afin de tenir le pays par l’intermédiaire de son monarque et de réaliser non seulement sa conquête politique mais aussi sa conversion religieuse.
La politique et la jalousie espagnoles vont tourmenter Cortés tout au long de sa carrière météorique. Cortés entendit bientôt parler de l’arrivée d’une force espagnole venue de Cuba, dirigée par Pánfilo Narváez, pour priver Cortés de son commandement à un moment (mi-1520) où il tenait la capitale aztèque de Tenochtitlán par à peine plus que la force de sa personnalité. Laissant à Tenochtitlán une garnison de 80 Espagnols et quelques centaines de Tlaxcaltèques commandés par son capitaine le plus téméraire, Pedro de Alvarado, Cortés marcha contre Narváez, le vainquit et enrôla son armée dans ses propres forces. À son retour, il trouve la garnison espagnole de Tenochtitlán assiégée par les Aztèques après qu’Alvarado ait massacré de nombreux chefs aztèques importants lors d’une fête. Pressé par le temps et manquant de nourriture, Cortés décide de quitter la ville de nuit. La retraite des Espagnols de la capitale a été effectuée, mais avec une lourde perte en vies humaines et la plupart des trésors qu’ils avaient accumulés. Après six jours de retraite, Cortés remporte la bataille d’Otumba sur les Aztèques envoyés à sa poursuite (7 juillet 1520).
Cortés finit par rejoindre ses alliés tlaxcalans et réorganise ses forces avant de marcher à nouveau sur Tenochtitlán en décembre 1520. Après avoir soumis les territoires voisins, il assiège la ville elle-même, la conquérant rue par rue jusqu’à ce que sa prise soit achevée le 13 août 1521. Cette victoire marque la chute de l’empire aztèque. Cortés était devenu le souverain absolu d’un immense territoire s’étendant de la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique.
En attendant, Velázquez montait une attaque politique insidieuse contre Cortés en Espagne par l’intermédiaire de l’évêque Juan Rodríguez de Fonseca et du Conseil des Indes. Pleinement conscient de la vulnérabilité d’un conquérant victorieux dont le champ d’opérations se trouvait à 8 000 km du centre du pouvoir politique, Cortés répliqua par des dépêches longues et détaillées – cinq lettres remarquables adressées au roi d’Espagne Charles V. Son acceptation par les Indiens et même sa popularité en tant que souverain relativement bénin étaient telles qu’il aurait pu faire du Mexique un royaume indépendant. C’est d’ailleurs ce que craignait le Conseil des Indes. Mais son éducation dans un monde féodal où le roi commandait une allégeance absolue s’y opposait.
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