Devenir un vampire sans être mordu : Une nouvelle étude montre que la lecture élargit nos conceptions de soi
On novembre 14, 2021 by admin« Nous lisons pour savoir que nous ne sommes pas seuls », a écrit C.S. Lewis. Mais comment les livres nous font-ils sentir que nous ne sommes pas seuls ?
« Évidemment, vous ne pouvez pas tenir la main d’un livre, et un livre ne va pas sécher vos larmes quand vous êtes triste », explique Shira Gabriel, psychologue à l’Université de Buffalo, SUNY. Pourtant, nous ressentons une connexion humaine, sans relations réelles, à travers la lecture. « Il doit se passer quelque chose d’autre d’important ».
Dans une étude à paraître dans Psychological Science, une revue de l’Association for Psychological Science, Gabriel et Ariana Young, étudiante diplômée, montrent ce qu’est ce quelque chose : Lorsque nous lisons, nous faisons psychologiquement partie de la communauté décrite dans le récit – qu’il s’agisse de sorciers ou de vampires. Ce mécanisme satisfait le besoin d’appartenance profondément humain et crucial pour l’évolution.
Les chercheurs ont recruté 140 étudiants de premier cycle pour l’étude. Les participants ont d’abord été évalués sur la mesure dans laquelle ils satisfont leurs besoins de connexion en s’identifiant à des groupes. Ensuite, certains ont lu un passage du roman Twilight dans lequel le non-mort Edward décrit ce qu’il ressent en tant que vampire à son intérêt romantique Bella. D’autres ont lu un passage du roman Harry Potter et la pierre philosophale dans lequel les élèves de Poudlard sont séparés en « maisons » et où Harry rencontre le professeur de potions Severus Rogue. Les participants avaient 30 minutes pour lire le passage et avaient pour consigne de lire simplement pour leur propre plaisir.
Puis, deux mesures ont jaugé l’affiliation psychologique des participants avec les vampires ou les sorciers. Dans la première, les étudiants devaient catégoriser – aussi rapidement et précisément que possible – les mots » moi » (myself, mine) et les mots » sorciers » (balai, sort, baguette, potions) en appuyant sur la même touche lorsque l’un de ces mots clignotait à l’écran ; ils appuyaient sur une autre touche pour les mots » pas moi » (they, theirs) et les mots » vampires » (blood, fangs, bitten, undead). Puis les paires étaient inversées. Gabriel et Young s’attendaient à ce que les participants répondent plus rapidement lorsque les mots « moi » étaient liés à un groupe auquel « moi » appartenait, selon le livre qu’ils lisaient.
Puis les chercheurs ont administré ce qu’ils ont appelé l’échelle d’assimilation collective narrative Twilight/Harry Potter, composée de questions indiquant une identification aux sorciers ou aux vampires. Exemples : « Pensez-vous que vous pourriez être capable de vous faire disparaître et réapparaître ailleurs ? » et « Vos dents sont-elles pointues ? ». Enfin, de courts questionnaires ont évalué la satisfaction de la vie et l’humeur des participants.
Comme prévu, sur les deux mesures, les lecteurs de Harry Potter « sont devenus » des sorciers et les lecteurs de Twilight « sont devenus » des vampires. En outre, les participants qui étaient plus orientés vers le groupe dans la vie ont montré les plus grands effets d’assimilation. Enfin, l' »appartenance » à ces communautés fictives procurait la même humeur et la même satisfaction de vivre que l’affiliation à des groupes de la vie réelle.
« L’étude explique comment ce phénomène quotidien – la lecture – ne fonctionne pas seulement pour s’évader ou s’instruire, mais comme quelque chose qui répond à un besoin psychologique profond », dit Young. Et nous n’avons pas besoin de tuer des boggarts ou de nous faire mordre pour le ressentir.
Pour plus d’informations sur cette étude, veuillez contacter : Shira Gabriel à l’adresse [email protected].
La revue APS Psychological Science est la revue empirique la mieux classée en psychologie. Pour obtenir une copie de l’article « Becoming a Vampire Without Being Bitten : The Narrative Collective Assimilation Hypothesis » et l’accès à d’autres résultats de recherche de Psychological Science, veuillez contacter Divya Menon au 202-293-9300 ou à [email protected].
.
Laisser un commentaire